Conflit Interne - par Lobalùz - version pdf

Il longea le mur... et se figea en entendant la respiration lourde d'un gros soldat à côté de lui. En tendant le bras il aurait peut-être put le toucher. Il se garda bien de tenter une telle expérience et attendit que le garde soit passé avant de se risquer à tourner à l'angle de la maison... manquant ainsi de rentrer dans un autre soldat qui lui tournait le dos. Link se glissa in extremis derrière des tonneaux au moment où le garde se retournait... N'avait-il pas sentit un souffle d'air juste à l'instant ? Il reprit sa ronde. Link put souffler : il en avait oublié de respirer ! C'était beaucoup trop tendu, il allait devoir créer une diversion s'il voulait avoir une chance d'arriver au château avant le lever du jour... Mais comment ? Ah... peut-être avait-il une idée... Il sortit son arc, arma une flèche. Voyons... dans quelle direction était-ce déjà ? Par...là ? Il banda la corde, tira un peu au jugé. La flèche s'éleva dans les airs, passa par dessus une maison et retomba. Link la perdit de vue. Un caquètement strident se fit aussitôt entendre. Le jeune homme sourit. En plein dans le mille. En un instant, la ville se remplit de cris d'effroi, de bruits de plumes affolées : les cocottes, furieuses d'avoir vu une de leurs congénères frappée par un trait venant du ciel, s'étaient envolées de leur enclos et assouvissaient leur terrible vengeance ! Toujours caché derrière ses tonneaux, Link regarda un soldat courir devant lui, poursuivit par trois volailles. Il se releva, et tentant le tout pour le tout, il fonça en direction du château au milieu des soldats et des poules en furie. Deux bêtes se jetèrent aussitôt à sa poursuite. Il s'en débarrassa en jetant sa cape en arrière, qui emporta les poules dans sa chute. Une autre le prit pour cible, il l'évita de justesse, l'assomma d'un coup de poing et jeta l'oiseau groggy sur un soldat qui venait de le reconnaître. Il eut un peu de peine pour le pauvre homme mais là, c'était chacun pour soi !

Enfin, Link sortit de la ville à peu près indemne, mais il avait quand même dut abandonner sa cape aux griffes des cocottes enragées. Tant pis. Il longea la palissade et arriva face au château. Il se glissa derrière un buisson. La cité résonnait encore des bruits de la panique qu'il avait provoquée, mais ici tout était calme... du moins pour l'instant. Deux soldats gardaient la porte du château, et il y avait environ un garde tous les cinq mètres le long des murs, ce qui ôtait tout espoir d'escalade. C'était pourtant ainsi qu'avait procédé Oni-Link lors de sa visite manquée. Il y avait aussi des archers sur les remparts. Bon... apparemment il allait encore devoir organiser une panique générale s'il voulait atteindre son but. Mais il n'y avait plus de poule à l'horizon... Link sortit son sac de bombe. Il lui en restait une dizaine. C'était largement suffisant.