Conflit Interne - par Lobalùz - version pdf

La journée se déroula sans incident notoire (si ce n'est que Link manqua de faire écrouler le toit de Malon, mais ça, il ne voulut jamais l'admettre...). Au coucher du soleil il rentra chez lui, son malaise de l'impasse oublié. La forêt avait retrouvé son calme, les bûcherons ayant déjà rejoint leurs familles. Mais Link, lui, s'attardait toujours un peu. Il aimait voir les ombres s'allonger, les rayons rouges du couchant illuminer la cime des arbres. Le vent agitait alors les feuilles rougies dans l'obscurité et la forêt prenait des airs de ville en fête. Ou de champ de bataille... Link se figea, pourquoi avait-il de telles pensées ? Une douleur effroyable lui traversa le cerveau, il tomba à genoux. Devant ses yeux le monde se teintait de pourpre, de noir. La lumière du soleil déclinant prit l'aspect d'un sang rouge et lumineux tombant du ciel, les arbres se transformèrent en silhouettes grimaçantes, les âmes des faibles s'élevèrent dans les feuilles frémissantes. Link sentit l'adrénaline couler dans ses veines. Il ne s'était jamais sentit aussi vivant. Il se releva, se lança dans la bataille. Sous l'effet de l'illusion il croyait tuer, déchiqueter des membres avec une épée qu'il n'avait pas en main. Et il riait, d'un rire de démon qui jouit de la souffrance qu'il engendre. Un être énorme se dresse devant lui. Le provoque ? Link, ou ce qu'il est devenu, attaque... Et son poing se logea dans la paume colossale du barman, venu l'aider à rallumer sa cheminée. Le berserk lança son poing gauche, arrêté de la même façon.
« -Bon sang, Link ! Ça suffit maintenant ! »
Le brave homme lui mit un formidable coup de tête puis le porta, évanoui, jusqu'à sa chambre.

A son réveil, Link avait une grosse bosse, et un feu joyeux dansait dans la cheminée.
« -Tu ouvres enfin les yeux hein ? Sorbet le regardait avec sévérité. J'ai quand même eu le temps de rallumer cette saleté de cheminée. Et sans ton aide en plus...
-Ah ? Euh... c'est gentil, merci. Euh...que m'est-il arrivé ?
-De quoi tu te souviens ?
-Et bien... je rentrais chez moi, je regardais le soleil se coucher je crois... et puis...tout est devenu...rouge.
-Moui, bravo, c'est effectivement la couleur habituel du soleil couchant.
-Te moque pas de moi... par les déesses, j'ai un de ces mal de crâne...
-Héhé-hem, tu m'étonnes...
-Hmm ah ?
-Non rien... j'imagine que tu t'es cogné à un moment ou à un autre... Faut dire que tu t'es sacrément remué dans la forêt.